Ma vie en tant qu'Aspie

Ah, sinon… je suis autiste.

Tout va bien

La réalisation de ce que je suis vient doucement. En fait, je pense que c'est bon. Il faut dire que j'ai eu tout le temps de m'y préparer et que c'est plus positif qu'autre chose de savoir où je vais. Je vais bien. J'ai eu une journée normale qui s'est déroulée comme je le voulais et c'est ce qu'il y a de mieux. Je suis angoissée, mais c'est la routine. Je profite des journées normales, avant les fêtes. J'aime bien Noel pour mes frères et soeur, et installer et monter leurs cadeaux, mais comme chaque année ce sera très, très éprouvant. Beaucoup de monde et beaucoup de bruit. (...)

Anxiété

Je n'ai pas le moral. Je suis anxieuse. Comme toujours. Le monde pour moi, est plein de danger. Je me rends compte à chaque instant de tout ce qui pourrait m'arriver, ou arriver à ceux que j'aime, ou au monde entier. Tout le temps. À chaque instant. Il faut le vivre pour se rendre compte à quel point c'est fatiguant. Parfois, ces peurs sont si fortes, que j'ai l'impression qu'on m'a déjà diagnostiqué une maladie incurable et que je vais mourir. Alors, je suis un peu déprimée, mais surtout, et peut-être est-ce le plus effrayant, je n'ai pas peur, je suis résignée. Comme si (...)

Mes deux entités

Ce n'est pas aujourd'hui que je vais intégrer le diagnostic. Lorsque j'y pense, j'ai la sensation que tout est changé autour de moi et que je vis dans une sorte de rêve éveillée, une autre dimension, irréelle mais pourtant bien présente. En même temps, je suppose que c'est normal. Il ne date que de deux jours. Même si j'ai l'impression que cela dure une éternité tant mes pensées sont mélangées. Le mot "autisme" est chargé de tant de représentations... j'ai du mal à me l'approprier, parce que, malgré toutes les recherches que j'ai faite, malgré tout ce que je sais, (...)

Ça y est, je le suis.

J'ai toujours pensé que les journaux ne pourraient me servir que si ils servaient réellement, à soi, et éventuellement aux autres. Je n'ai jamais pu écrire ma vie juste pour écrire ma vie. Il me fallait toujours un point de départ. Un déclencheur. Un but, même si je le découvrais en cours de route. Quand j'étais ado, j'ai écrit un journal pendant un an. Pourquoi un an ? Parce que c'était la période où je venais de quitter définitivement le lycée, que j'etais profondément déprimée et complètement perdue. Quand je l'ai fini, j'ai décidé que c'était le moment, parce qu'on (...)